CENPA-315~05 |
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hl ( î • 32 PRESENCE AFRICAINE Le décret-loi n° 38200 du 10 mars 1951 reconnaît, dans son préambule, « l'intérêt de maintenir et de faciliter le mouvement d'émigration vers l'outre-mer, de développer les rapports culturels entre la métropole et les territoires africains, et de procéder, en outre, à des études en vue tic la colonisation de ces territoires et de la préparation des futurs colons ». Et l'on peut lire dans l'éditorial d'un journal portugais sous le titre révélateur « Nationalismes qui ne conviennent pas » : « 11 faut être vigilants. Non pas contre les dangers de nationalismes qu'il n'est pas possible de créer ou d'utiliser (dans les colonies portugaises — C. M.), mais contre les tentatives d'agitation par infiltration d'éléments perturbateurs... (Cela) exige l'augmentation de la population blanclie (souligné par nous, C. M.) venue de la métropole... « L'Européen portugais, en Afrique, n'est pas seulement un élément de civilisation et de progrès de nos provinces : il est la hase de la survivance de la nationalité (souligné par nous, C. M.). Veiller et peupler à un rythme de plus eu plus accéléré, et de façon ordonnée, c'est garantir la paix et l'indivisibilité de la nation (souligné par nous, C. M.). « Ce qui a déjà été fait dans ce sens nous oblige à poursuivre à plus grande échelle. Cela, en vérité, est en train de se faire111. » Cette implantation en Afrique de nouveaux colons portugais signifie un nouvel accaparement des terres par expropriation, et la paupérisation croissante des Africains, comme nous le montrent les exemples des colonats de Cela et de la vallée du Cunene, en Angola, ou encore, ceux de la vallée de Limpopo, au Mozambique. Elle tend également à la mise en place d'une population européenne suffisamment nombreuse pour s'opposer « efficacement » aux revendications politiques des niasses africaines. Ce qui entraîne, comme conséquence, la haine entre deux populations... au seul profit du colonialisme portugais. Si l'implantation en Afrique des colons portugais continue et s'intensifie, comme tout jusqu'ici porte à le croire, elle engendrera fatalement des conflits très graves, et dont la responsabilité historique incombera intégralement au gouvernement portugais. Certes, l'augmentation du nombre de colons portugais rend la situation encore plus tragique, mais il est évident que cela ne saurait affaiblir la volonté d'émancipation des peuples africains. Nous pouvons, sans risque d'erreur, élargir aux dimensions de toutes les colonies portugaises la portée des paroles prononcées au richesse mises en exploitation dons les colonies portu^a le pétrole de l'Angola, ne sont pas non plus de nature maîtres du cnpit.-disme portugais. 13. O Scculo du 18 novembre 1958. ses, comme p.'ir exemple à laisser indifférents les PORTUGAL ET COLONIES D'ANGOLA ET GUINEE 33 Congrès des Peuples, à Accra, par le délégué de l'U.P.A. « ... Mais le patriotisme émergera à la surface et le peuple de l'Angola ne cédera pas. » L'évolution précipitée de la situation, tant a l'intérieur qu'à l'extérieur des colonies, ne cesse d'inquiéter les dirigeants portugais, — sans pour cela les inciter à apporter des solutions adaptées aux problèmes posés l4. Sur le plan international une série d'événements avaient déjà obligé le gouvernement portugais à prendre des mesures importantes (comme par exemple la surveillance étroite des frontières par des forces militaires nombreuses) : la conférence de Randoeng, celle du Caire, puis celle d'Accra; l'indépendance du Ghana, l'exposé à l'O.N.U. des problèmes coloniaux portugais, portés régulièrement devant la commission de tutelle surtout par les pays du groupe afro- asiatique, les événements du Nyassaland, etc. 11 est aisé de remarquer qu'on assiste chez les Portugais, depuis deux ou trois ans peut-être, à une sorte de valorisation de leur liasse colonisateur, à une résurrection de leur « arme » d'aventuriers des routes maritimes. Les cercles dirigeants portugais s'efforcent par tous les moyens d'inculquer, à la jeunesse surtout, le mythe de la nation portugaise « se prolongeant au-delà des mers ». De la même manière, ils nient toute compétence à l'O.N.U. pour discuter des problèmes des colonies car, répètent-ils, le Portugal n'a pas de « colonies ». Ils possèdent outre-mer des « provinces ». Donc, les problèmes qui les concernent sont des « problèmes internes », dans lesquels l'O.N.U. n'a point le droit de s'immiscer. L' « atmosphère » de l'O.N.U. leur parait une raison supplémentaire de refuser d'y voir débattre ces questions. « La discussion des problèmes africains » a comme cadre presque nécessaire l'O.N.U., mais ici ils ne peuvent pas être appréciés avec sérénité. Les opinions dominantes aux Nations Unies sont envenimées par l'anticolonialisme et par la haine que les conflits d'intérêt et les tensions internationales ont déclenchée à travers le monde. » «< Les intérêts des puissances occidentales sont regardés avec méfiance et leurs attitudes sont jugées, à priori, comme n'étant dictées que par l'égoïsme et le désir de conserver leurs positions de domination. « Les intérêts réels des populations africaines non plus ne sont 14. Nous vous livrons cet aveu d'inquiétude : h La situation en Afrique est très i,rr;i\v. Nous sommes entourés de territoires beiges, Anglais et français. Nous n'avons, pas comme en Europe, un « tampon » qui puisse nous défendre contre les infiltrations idéologiques. L'Afrique du Sud, la seule qui pourrait nous être utile, se trouve très au sud. » Communication de M. Riheiro da Cunlia au « Colloque de Politique Internationale » organisé" par le « Centre d'Etudes Politiques et Sociales ». Publié" sous le titre La projection du syndicalisme en Afrique, in Coloauios de Folitica hiternucional, édition du Département de Recherches de Poutre-mer, Lisbonne.
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Full text | hl ( î • 32 PRESENCE AFRICAINE Le décret-loi n° 38200 du 10 mars 1951 reconnaît, dans son préambule, « l'intérêt de maintenir et de faciliter le mouvement d'émigration vers l'outre-mer, de développer les rapports culturels entre la métropole et les territoires africains, et de procéder, en outre, à des études en vue tic la colonisation de ces territoires et de la préparation des futurs colons ». Et l'on peut lire dans l'éditorial d'un journal portugais sous le titre révélateur « Nationalismes qui ne conviennent pas » : « 11 faut être vigilants. Non pas contre les dangers de nationalismes qu'il n'est pas possible de créer ou d'utiliser (dans les colonies portugaises — C. M.), mais contre les tentatives d'agitation par infiltration d'éléments perturbateurs... (Cela) exige l'augmentation de la population blanclie (souligné par nous, C. M.) venue de la métropole... « L'Européen portugais, en Afrique, n'est pas seulement un élément de civilisation et de progrès de nos provinces : il est la hase de la survivance de la nationalité (souligné par nous, C. M.). Veiller et peupler à un rythme de plus eu plus accéléré, et de façon ordonnée, c'est garantir la paix et l'indivisibilité de la nation (souligné par nous, C. M.). « Ce qui a déjà été fait dans ce sens nous oblige à poursuivre à plus grande échelle. Cela, en vérité, est en train de se faire111. » Cette implantation en Afrique de nouveaux colons portugais signifie un nouvel accaparement des terres par expropriation, et la paupérisation croissante des Africains, comme nous le montrent les exemples des colonats de Cela et de la vallée du Cunene, en Angola, ou encore, ceux de la vallée de Limpopo, au Mozambique. Elle tend également à la mise en place d'une population européenne suffisamment nombreuse pour s'opposer « efficacement » aux revendications politiques des niasses africaines. Ce qui entraîne, comme conséquence, la haine entre deux populations... au seul profit du colonialisme portugais. Si l'implantation en Afrique des colons portugais continue et s'intensifie, comme tout jusqu'ici porte à le croire, elle engendrera fatalement des conflits très graves, et dont la responsabilité historique incombera intégralement au gouvernement portugais. Certes, l'augmentation du nombre de colons portugais rend la situation encore plus tragique, mais il est évident que cela ne saurait affaiblir la volonté d'émancipation des peuples africains. Nous pouvons, sans risque d'erreur, élargir aux dimensions de toutes les colonies portugaises la portée des paroles prononcées au richesse mises en exploitation dons les colonies portu^a le pétrole de l'Angola, ne sont pas non plus de nature maîtres du cnpit.-disme portugais. 13. O Scculo du 18 novembre 1958. ses, comme p.'ir exemple à laisser indifférents les PORTUGAL ET COLONIES D'ANGOLA ET GUINEE 33 Congrès des Peuples, à Accra, par le délégué de l'U.P.A. « ... Mais le patriotisme émergera à la surface et le peuple de l'Angola ne cédera pas. » L'évolution précipitée de la situation, tant a l'intérieur qu'à l'extérieur des colonies, ne cesse d'inquiéter les dirigeants portugais, — sans pour cela les inciter à apporter des solutions adaptées aux problèmes posés l4. Sur le plan international une série d'événements avaient déjà obligé le gouvernement portugais à prendre des mesures importantes (comme par exemple la surveillance étroite des frontières par des forces militaires nombreuses) : la conférence de Randoeng, celle du Caire, puis celle d'Accra; l'indépendance du Ghana, l'exposé à l'O.N.U. des problèmes coloniaux portugais, portés régulièrement devant la commission de tutelle surtout par les pays du groupe afro- asiatique, les événements du Nyassaland, etc. 11 est aisé de remarquer qu'on assiste chez les Portugais, depuis deux ou trois ans peut-être, à une sorte de valorisation de leur liasse colonisateur, à une résurrection de leur « arme » d'aventuriers des routes maritimes. Les cercles dirigeants portugais s'efforcent par tous les moyens d'inculquer, à la jeunesse surtout, le mythe de la nation portugaise « se prolongeant au-delà des mers ». De la même manière, ils nient toute compétence à l'O.N.U. pour discuter des problèmes des colonies car, répètent-ils, le Portugal n'a pas de « colonies ». Ils possèdent outre-mer des « provinces ». Donc, les problèmes qui les concernent sont des « problèmes internes », dans lesquels l'O.N.U. n'a point le droit de s'immiscer. L' « atmosphère » de l'O.N.U. leur parait une raison supplémentaire de refuser d'y voir débattre ces questions. « La discussion des problèmes africains » a comme cadre presque nécessaire l'O.N.U., mais ici ils ne peuvent pas être appréciés avec sérénité. Les opinions dominantes aux Nations Unies sont envenimées par l'anticolonialisme et par la haine que les conflits d'intérêt et les tensions internationales ont déclenchée à travers le monde. » «< Les intérêts des puissances occidentales sont regardés avec méfiance et leurs attitudes sont jugées, à priori, comme n'étant dictées que par l'égoïsme et le désir de conserver leurs positions de domination. « Les intérêts réels des populations africaines non plus ne sont 14. Nous vous livrons cet aveu d'inquiétude : h La situation en Afrique est très i,rr;i\v. Nous sommes entourés de territoires beiges, Anglais et français. Nous n'avons, pas comme en Europe, un « tampon » qui puisse nous défendre contre les infiltrations idéologiques. L'Afrique du Sud, la seule qui pourrait nous être utile, se trouve très au sud. » Communication de M. Riheiro da Cunlia au « Colloque de Politique Internationale » organisé" par le « Centre d'Etudes Politiques et Sociales ». Publié" sous le titre La projection du syndicalisme en Afrique, in Coloauios de Folitica hiternucional, édition du Département de Recherches de Poutre-mer, Lisbonne. |
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