CENPA-315~01 |
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u i 24 fS*3û faktfp&ê-Mfierl* M6ô)j 2^-3*1 PRESENCE AFRICAINE munauté : nous n'y sommes pus encore arrivés, mais nous mettons tout en œuvre pour qu» l'Afrique soit indépendante, pour qu'il y ait des communautés africaines et qu'elles puissent se rapprocher. Maintenant, reste le problème de l'explosion de la bombe au Sahara. Aucun Africain n'était pour l'explosion de la bombe au Sahara. L'Union soudanaise, en mon absence, a pris une résolution, le Yl août 1!>.">!>, pour s'opposer à l'éclatement de la bombe française à Rcgganc. Résolution qui a. d'ailleurs, fait l'effet d'une petite bombe à Paris. Modibo it, du reste, pris la parole à ce sujet au Conseil exécutif en ces termes : « Au nom du Soudan, je n'interdis pas à la France de posséder une bombe; mais, d'une façon générale, nous sommes contre les armes nucléaires: nous sommes pour le désarmement, pour la destruction de toutes les bombes, Nous n'avons pas pu empêcher l'éclatement de la bombe au Sahara; mais nous partageons l'inquiétude de toutes les populations africaines, de toutes les populations du monde. Ce n'est pas parce que Mac Millau a rassuré le Premier Ministre de la Nigeria que nous nous en trouvons pour autant rassurés. Le président du Conseil italien exprime ses inquiétudes parce que des nuages pourraient couvrir l'Italie, à plus forte raison comment pouvez-vous penser que nous ne sommes pas inquiets alors (pic Rcgganc se trouve à trois cents kilomètres de nos frontières? Parce qu'une voix officielle ne s'est pas levée, parce que le gouvernement du Mali n'a pas fait de protestations, il ne faut pas en conclure, mon cher ami Johnson, que le gouvernement du Mali va se désolidariser des autres peuples africains. Nous sommes pour l'unité de l'Afrique, pour l'indépendance de l'Afrique. Mudeira Keita. Ministre de l'Intérieur du Soudan. Membre du Comité exécutif du P.F.A. (\ Mahala. Le Portugal et les colonies d'Angola et de Guinée Les responsables de la politique coloniale portugaise affirment que « le Portugais s'est toujours distingué par sa tendance ,;i constituer une patrie moralement une, avec les territoires et les populations qui furent incorporées à la nation1 ». Ou encore, comme l'a déclaré au début de cette année le gouverneur général de l'Angola : « Nous n'avons pas en Angola un problème politique qui réclame une solution particulière. Intégrée à la nation portugaise, cette province possède la même constitution, est orientée par le même gouvernement central, régie par les mêmes lois fondamentales en vigueur dans la métropole, ou en tout autre point de l'outre-mer2. » Ces déclarations reflètent-elies un optimisme sincère ou s'agit-il plutôt d'une de ces vastes mystifications qui s'achèvent en tragédie et dont l'histoire coloniale nous offre quelques exemples? Aujourd'hui, après que de douloureux événements nient eu raison du silence longuement entretenu par le colonisateur portug-ais, l'opinion mondiale ne peut que se rallier a cette dernière hypothèse. De nombreux observateurs ont visité les territoires africains sous domination portugaise : leurs témoignages montrent «1 quel point les propos officiels sont éloignés de la vérité. Le publiciste anglais Rnsil Davidson écrit clans Réveil de l'Afrique3, à propos du travail forcé : « M. Kscudeiro, directeur général des chemins de fer de Rcngucla, et ses amis considèrent que tout va bien pour l'Angola, que l'Angola est une colonie magnifique. Ils ne voient rien d'étrange ou d'injuste dans l'utilisation des travailleurs forcés : loin de dissimuler le système, ils m'en parlent librement et le croient merveilleux. 1. Article' de M. Salazar, paru dans la revue américaine Forci^n A flairs et cité" par le journal portugais O l'rimciro de Janeiro du iX mars 1056. a. Discours prononcé lors de la séance d ouverture du conseil législatif de l'Angola, en avril 1959. 3. Editions « Présence Africaine », 1957. T : 1
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Title | CENPA-315~01 |
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Full text | u i 24 fS*3û faktfp&ê-Mfierl* M6ô)j 2^-3*1 PRESENCE AFRICAINE munauté : nous n'y sommes pus encore arrivés, mais nous mettons tout en œuvre pour qu» l'Afrique soit indépendante, pour qu'il y ait des communautés africaines et qu'elles puissent se rapprocher. Maintenant, reste le problème de l'explosion de la bombe au Sahara. Aucun Africain n'était pour l'explosion de la bombe au Sahara. L'Union soudanaise, en mon absence, a pris une résolution, le Yl août 1!>.">!>, pour s'opposer à l'éclatement de la bombe française à Rcgganc. Résolution qui a. d'ailleurs, fait l'effet d'une petite bombe à Paris. Modibo it, du reste, pris la parole à ce sujet au Conseil exécutif en ces termes : « Au nom du Soudan, je n'interdis pas à la France de posséder une bombe; mais, d'une façon générale, nous sommes contre les armes nucléaires: nous sommes pour le désarmement, pour la destruction de toutes les bombes, Nous n'avons pas pu empêcher l'éclatement de la bombe au Sahara; mais nous partageons l'inquiétude de toutes les populations africaines, de toutes les populations du monde. Ce n'est pas parce que Mac Millau a rassuré le Premier Ministre de la Nigeria que nous nous en trouvons pour autant rassurés. Le président du Conseil italien exprime ses inquiétudes parce que des nuages pourraient couvrir l'Italie, à plus forte raison comment pouvez-vous penser que nous ne sommes pas inquiets alors (pic Rcgganc se trouve à trois cents kilomètres de nos frontières? Parce qu'une voix officielle ne s'est pas levée, parce que le gouvernement du Mali n'a pas fait de protestations, il ne faut pas en conclure, mon cher ami Johnson, que le gouvernement du Mali va se désolidariser des autres peuples africains. Nous sommes pour l'unité de l'Afrique, pour l'indépendance de l'Afrique. Mudeira Keita. Ministre de l'Intérieur du Soudan. Membre du Comité exécutif du P.F.A. (\ Mahala. Le Portugal et les colonies d'Angola et de Guinée Les responsables de la politique coloniale portugaise affirment que « le Portugais s'est toujours distingué par sa tendance ,;i constituer une patrie moralement une, avec les territoires et les populations qui furent incorporées à la nation1 ». Ou encore, comme l'a déclaré au début de cette année le gouverneur général de l'Angola : « Nous n'avons pas en Angola un problème politique qui réclame une solution particulière. Intégrée à la nation portugaise, cette province possède la même constitution, est orientée par le même gouvernement central, régie par les mêmes lois fondamentales en vigueur dans la métropole, ou en tout autre point de l'outre-mer2. » Ces déclarations reflètent-elies un optimisme sincère ou s'agit-il plutôt d'une de ces vastes mystifications qui s'achèvent en tragédie et dont l'histoire coloniale nous offre quelques exemples? Aujourd'hui, après que de douloureux événements nient eu raison du silence longuement entretenu par le colonisateur portug-ais, l'opinion mondiale ne peut que se rallier a cette dernière hypothèse. De nombreux observateurs ont visité les territoires africains sous domination portugaise : leurs témoignages montrent «1 quel point les propos officiels sont éloignés de la vérité. Le publiciste anglais Rnsil Davidson écrit clans Réveil de l'Afrique3, à propos du travail forcé : « M. Kscudeiro, directeur général des chemins de fer de Rcngucla, et ses amis considèrent que tout va bien pour l'Angola, que l'Angola est une colonie magnifique. Ils ne voient rien d'étrange ou d'injuste dans l'utilisation des travailleurs forcés : loin de dissimuler le système, ils m'en parlent librement et le croient merveilleux. 1. Article' de M. Salazar, paru dans la revue américaine Forci^n A flairs et cité" par le journal portugais O l'rimciro de Janeiro du iX mars 1056. a. Discours prononcé lors de la séance d ouverture du conseil législatif de l'Angola, en avril 1959. 3. Editions « Présence Africaine », 1957. T : 1 |
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