CENPA-171~16 |
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LA LUTTE POUR L'INDÉPENDANCE AU MOZAMBIQUE 25 reconnaisse au moins le droit à l'autodétermination aux peuples de ses colonies. Nous manifestions nos convictions par tous les moyens qui étaient à notre portée. Par exemple, A. Agostinho Neto, qui était déjà un poète considéré, écrivit des sonnets douloureux réclamant à grands cris la libération de l'homme noir ; Mario de Andrade s'exprimait avec facilité dans des essais sociologiques et culturels ayant trait au passé de l'Afrique, tandis que je m'appliquais à l'usage de l'art oratoire au cours de réunions à huis clos groupant surtout des étudiants, des membres de la faculté, et quelques libéraux portugais, cherchant à faire voir les contradictions de la politique portugaise outre-mer telle que j'en avais fait moi-même l'expérience au Mozambique. En conséquence, nous étions continuellement harcelés par la P.I.D.E (Policia Internacional para a Defesa do Estado). Chaque mois, ou peu s'en faut, ma chambre était fouillée de fond en comble par la police, à la recherche de documents, de lettres, de photos, de Dieu sait quoi, dans l'espoir d'y trouver la preuve de ce qu'ils soupçonnaient être mes convictions politiques. Il en allait de même pour Neto, Andrade, Santos, Cabrai et la plupart des étudiants africains de Lisbonne. Après une année d'études, je trouvai que je ne pouvais plus continuer dans de telles conditions je fis donc des démarches pour que ma bourse soit transférée à une université américaine. J'obtins par ailleurs une bourse supplémentaire du Collège d'Oberlin, dans l'Ohio, et, en automne 1951, je débarquais aux Etats-Unis, j'achevai de me préparer au titre de Licencié es Lettres, à Oberlin, en juin 1953 ; après quoi je poursuivis mes études à l'Université du Nord-Ouest, à Evans- ton. dans l'illinois, où j'obtins les titres de M. A et de Ph D. ( 1 ) en sociologie avec les professeurs Kimball Young et Melville J. Herskovits. Après une année passée à l'Université de Harvard, où je fis de la recherche sur le « race conflict », sous la direction des professeurs Samuel Stouffer et Gordon Allport j'acceptai une situation au Département d'Adminis tration des Nations-Unies, comme chargé de recherches. Pendant ce temps, quelques-uns de mes anciens condis- •ples africains à l'Université de Lisbonne avaient, eux aussi, abandonné l'idée de terminer leurs études au Portugal ; ils ■ <1) M.A. : Master of Arts, correspondant à notre licence es lettres: D. : Doctorat.
Object Description
Title | La lutte pour l’indépendance au Mozambique, 1963 |
Description | French version of the essay The struggle for independence in Mozambique by Eduardo Mondlane translated by Bertrand Liana and published as an article in the quarterly magazine "Présence Africaine", no. 48, p. 251-271, 1963/64. Contents: Premiers contacts avec le Portugal (p. 8); La conquête portugaise des Etats-cites et de l'intérieur du pays (p. 9); L'exploitation économique (p. 13); Renaissance du Nationalisme (p. 14); Le mouvement de libération nationale (p. 17); L'unité autour du FRELIMO (p. 25); Le programme du FRELIMO (p. 26). |
Subject (lcsh) |
Nationalism -- Mozambique Self-determination, National Mozambique -- History Portugal -- Politics and government -- 1933-1974 |
Geographic Subject (Country) | Mozambique |
Geographic Subject (Continent) | Africa |
Geographic Coordinates | -18.6696821,35.5273356 |
Coverage date | 1497/1963 |
Creator | Mondlane, Eduardo C. |
Editor | Editions Présence Africaine |
Publisher (of the Digital Version) | University of Southern California. Libraries |
Date created | 1963-03 |
Date issued | 1905-05-16 |
Type | texts |
Format | 24 p. |
Format (aat) | articles |
Language | French |
Contributing entity | University of Southern California |
Part of collection | Emerging Nationalism in Portuguese Africa, 1959-1965 |
Part of subcollection | Mozambique Collection |
Rights | The University of Southern California has licensed the rights to this material from the Aluka initiative of Ithaka Harbors, Inc., a non-profit Delaware corporation whose address is 151 East 61st Street, New York, NY 10021 |
Physical access | Original archive is at the Boeckmann Center for Iberian and Latin American Studies. Send requests to address or e-mail given. Phone (213) 821-2366; fax (213) 740-2343. |
Repository Name | USC Libraries Special Collections |
Repository Address | Doheny Memorial Library, Los Angeles, CA 90089-0189 |
Repository Email | specol@usc.edu |
Filename | CENPA-171 |
Description
Title | CENPA-171~16 |
Filename | CENPA-171~16.tiff |
Full text | LA LUTTE POUR L'INDÉPENDANCE AU MOZAMBIQUE 25 reconnaisse au moins le droit à l'autodétermination aux peuples de ses colonies. Nous manifestions nos convictions par tous les moyens qui étaient à notre portée. Par exemple, A. Agostinho Neto, qui était déjà un poète considéré, écrivit des sonnets douloureux réclamant à grands cris la libération de l'homme noir ; Mario de Andrade s'exprimait avec facilité dans des essais sociologiques et culturels ayant trait au passé de l'Afrique, tandis que je m'appliquais à l'usage de l'art oratoire au cours de réunions à huis clos groupant surtout des étudiants, des membres de la faculté, et quelques libéraux portugais, cherchant à faire voir les contradictions de la politique portugaise outre-mer telle que j'en avais fait moi-même l'expérience au Mozambique. En conséquence, nous étions continuellement harcelés par la P.I.D.E (Policia Internacional para a Defesa do Estado). Chaque mois, ou peu s'en faut, ma chambre était fouillée de fond en comble par la police, à la recherche de documents, de lettres, de photos, de Dieu sait quoi, dans l'espoir d'y trouver la preuve de ce qu'ils soupçonnaient être mes convictions politiques. Il en allait de même pour Neto, Andrade, Santos, Cabrai et la plupart des étudiants africains de Lisbonne. Après une année d'études, je trouvai que je ne pouvais plus continuer dans de telles conditions je fis donc des démarches pour que ma bourse soit transférée à une université américaine. J'obtins par ailleurs une bourse supplémentaire du Collège d'Oberlin, dans l'Ohio, et, en automne 1951, je débarquais aux Etats-Unis, j'achevai de me préparer au titre de Licencié es Lettres, à Oberlin, en juin 1953 ; après quoi je poursuivis mes études à l'Université du Nord-Ouest, à Evans- ton. dans l'illinois, où j'obtins les titres de M. A et de Ph D. ( 1 ) en sociologie avec les professeurs Kimball Young et Melville J. Herskovits. Après une année passée à l'Université de Harvard, où je fis de la recherche sur le « race conflict », sous la direction des professeurs Samuel Stouffer et Gordon Allport j'acceptai une situation au Département d'Adminis tration des Nations-Unies, comme chargé de recherches. Pendant ce temps, quelques-uns de mes anciens condis- •ples africains à l'Université de Lisbonne avaient, eux aussi, abandonné l'idée de terminer leurs études au Portugal ; ils ■ <1) M.A. : Master of Arts, correspondant à notre licence es lettres: D. : Doctorat. |
Archival file | Volume28/CENPA-171~16.tiff |