CENPA-064~03 |
Save page Remove page | Previous | 3 of 6 | Next |
|
small (250x250 max)
medium (500x500 max)
Large (1000x1000 max)
Extra Large
large ( > 500x500)
Full Resolution
All (PDF)
|
This page
All
|
Loading content ...
f - 2 - Une exception est formée par une couche étroite d'Africains qui pa rient le portugais et sont répartis à travers tout le pays. Au Mozambique il n'existe pas de langue unique et même dans le Comité Central du FRELIMO on parle le portugais. Il y a deux raisons p^~ ur cela: d'une part la grande quantité de tribus (soit dit entre^ paranthèses certaines d'entre elles sont divisées par les frontle res de l'Etat comme par ex. celle de Mondlane, les Songas)^ d'autre part l'étendue du territoire qui, du Nord au Sud, représente 1 .500 miles. Les conséquences de la domination coloniale des portugais sont terribles. A la différence d'autres régimes coloniaux en Afrique, la politique culturelle des portugais consistait à ne rien enseigner du tout aux Africains. Dans ce pays, qui compte 7 millions d'habitants, c'est seulement en 19. 6 0 qu'est sorti le premier élève ayant achevé ses études seconda ires. "Aujourd'hui encore - dit le docteur Mondlane - nous avons mins de dix personnes possédant un enseignement supérieur. Je pou rrais vous les nommer toutes". La première préoccupation des por tugais, en tant que colons fermement établis, a été de s'assurer le contrôle du pays du point de vue administratif, de créer la ma chinerie administrative. La seconde a été de s'emparer des terres. De vastes superficies de terres ont été remisesà de grands compagnies qui contrôlaient textuellement tout: la Nyassa Company et la Sofola Company. Ces deux compagnies étaient•sous l'influence étra ngère et portugais ont changé la situation seulement en 1942, en mettant la Seconde guerre mondiale à profit. Le Président du FRELIMO parle un très bon anglais. Sa fille âgée d'environs cinq ans, joue silenci eusement à coté de nous avec une poupée habillée d'un costume national tchèque que son père lui a ramené récemment de Tchécoslova quie. Le docteur Mondlane indique une quantité d'exemples d'explo itation brutale du pays - des hommes et des ressources. Nottons au moins ce qui suit: A la fin du 19e siècle les Portug ais concluent un accord avec la République du Transvaal qui permet aux compagnies minières de recruter 90.000 ouvriers pour le travail dans les mines. Aujourd'hui il s'agit déjà de 300.000 ouvriers. Les portugais ont autorisé les compagnies à ouvrir des centres de recrutement, en échange d'un chemin de fer entretenu par les Sud-Africains, qui vient du Sud jusqu'à Lourenço Marques. Pour chaque ouvrier le Portugal reçoit à son compte 6 dollars en or.La compagnie prend la moitié du salaire de l'ouvrier pendant les qua tre premiers mois de travail et cette somme est versée au compte du Portugal également en or. Pour le reste du temps les ouvriers se voient confisquer la moitié de leur salaire qui est déposée, sans intérêts, dans les banques sudafricaines et versée seulement quand l'ouvrier rentre au Mozambique. Avant c'était au bout de 5 à 6 années. En 1940 la durée de ce séjour forcé a été réduite à 24 mois. Le Portugal dispose par ce moyen chaque année d'une somme de plusieurs millions de livres sterling, La République Sud-Africaine exprime encore sa reconnaissance en prenant l'engagement de tr ansporter les 47,3$ de ses exportations par les ports du Mozambi que.
Object Description
Description
Title | CENPA-064~03 |
Filename | CENPA-064~03.tiff |
Full text | f - 2 - Une exception est formée par une couche étroite d'Africains qui pa rient le portugais et sont répartis à travers tout le pays. Au Mozambique il n'existe pas de langue unique et même dans le Comité Central du FRELIMO on parle le portugais. Il y a deux raisons p^~ ur cela: d'une part la grande quantité de tribus (soit dit entre^ paranthèses certaines d'entre elles sont divisées par les frontle res de l'Etat comme par ex. celle de Mondlane, les Songas)^ d'autre part l'étendue du territoire qui, du Nord au Sud, représente 1 .500 miles. Les conséquences de la domination coloniale des portugais sont terribles. A la différence d'autres régimes coloniaux en Afrique, la politique culturelle des portugais consistait à ne rien enseigner du tout aux Africains. Dans ce pays, qui compte 7 millions d'habitants, c'est seulement en 19. 6 0 qu'est sorti le premier élève ayant achevé ses études seconda ires. "Aujourd'hui encore - dit le docteur Mondlane - nous avons mins de dix personnes possédant un enseignement supérieur. Je pou rrais vous les nommer toutes". La première préoccupation des por tugais, en tant que colons fermement établis, a été de s'assurer le contrôle du pays du point de vue administratif, de créer la ma chinerie administrative. La seconde a été de s'emparer des terres. De vastes superficies de terres ont été remisesà de grands compagnies qui contrôlaient textuellement tout: la Nyassa Company et la Sofola Company. Ces deux compagnies étaient•sous l'influence étra ngère et portugais ont changé la situation seulement en 1942, en mettant la Seconde guerre mondiale à profit. Le Président du FRELIMO parle un très bon anglais. Sa fille âgée d'environs cinq ans, joue silenci eusement à coté de nous avec une poupée habillée d'un costume national tchèque que son père lui a ramené récemment de Tchécoslova quie. Le docteur Mondlane indique une quantité d'exemples d'explo itation brutale du pays - des hommes et des ressources. Nottons au moins ce qui suit: A la fin du 19e siècle les Portug ais concluent un accord avec la République du Transvaal qui permet aux compagnies minières de recruter 90.000 ouvriers pour le travail dans les mines. Aujourd'hui il s'agit déjà de 300.000 ouvriers. Les portugais ont autorisé les compagnies à ouvrir des centres de recrutement, en échange d'un chemin de fer entretenu par les Sud-Africains, qui vient du Sud jusqu'à Lourenço Marques. Pour chaque ouvrier le Portugal reçoit à son compte 6 dollars en or.La compagnie prend la moitié du salaire de l'ouvrier pendant les qua tre premiers mois de travail et cette somme est versée au compte du Portugal également en or. Pour le reste du temps les ouvriers se voient confisquer la moitié de leur salaire qui est déposée, sans intérêts, dans les banques sudafricaines et versée seulement quand l'ouvrier rentre au Mozambique. Avant c'était au bout de 5 à 6 années. En 1940 la durée de ce séjour forcé a été réduite à 24 mois. Le Portugal dispose par ce moyen chaque année d'une somme de plusieurs millions de livres sterling, La République Sud-Africaine exprime encore sa reconnaissance en prenant l'engagement de tr ansporter les 47,3$ de ses exportations par les ports du Mozambi que. |
Archival file | Volume28/CENPA-064~03.tiff |