DECLARATION  GENERALE
Le premier Congrès du FRELIMO, réuni à Dar-es-Salaam,
Tanganyika, du 23 au 28 septembre 1962, a rassemblé des
Délégués du Mozambique et procédé à une analyse approfondie
de la situation qui prévaut au Mozambique.
Le Congrès a constaté que le Peuple du Mozambique demeure
encore soumis à l'oppression coloniale portugaise sous ses
différentes formes: politiques, économiques, sociales et culturelles.
Le Congrès du FRELIMO,
considérant que la politique du Gouvernement portugais
au Mozambique est caractérisée par la suppression des libertés
fondamentales ;
considérant que le Gouvernement portugais ne reconnaît pas
la primauté des intérêts mozambicains, et qu'au contraire il
s'oppose aux droits des Peuples à disposer d'eux-mêmes,
s'obstine à entretenir le mythe selon lequel le Mozambique
est une « Province d'Outre-Mer »;
considérant que le Gouvernement portugais, au lieu de chercher une solution pacifique pour le conflit qui oppose le peuple
du Mozambique à l'Administration coloniale portugaise, intensifie plutôt les méthodes fascistes de répression contre les
patriotes, renforçant l'appareil militaire et policier par l'envoi
de contingents militaires et le développement de la PIDE (la
Gestapo portugaise), massacrant les populations innocentes,
arrêtant et torturant les Nationalistes, uilisant l'intimidation,
le  chantage  et   la  corruption;
considérant que cette attitude anachronique contre la marche
de l'Histoire et le bon sens, amène les masses populaires à
rechercher les moyens efficaces en vue de l'autodéfense active;
considérant que le peuple mozambicain aspire ardemment
à  l'autodétermination et  à  l'indépendance;
considérant que les récentes réformes promulguées par le
Gouvernement portugais sont des mesures qui se situent dans
le cadre du même esprit colonialiste qui orienta jusqu'ici
l'action portugaise au Mozambique; qu'elles sont prises unilatéralement, sans consultation préalable du peuple mozambicain, donc selon les méthodes antidémocratiques, innaccep-
tables, que ces mesures visent à convaincre la population portugaise résidente au Mozambique que le Gouvernement portugais est disposé à appliquer des mesures libérales, l'incitant
ainsi à s'opposer aux revendications nationalistes du peuple
mozambicain; que dans ces conditions ces mesures sont
racistes, puisqu'elles contribuent à creuser le fossé qu! sépare
la population africaine de la population européenne; que ces
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